samedi 20 août 2011

Volver

Voila, l'heure du retour a sonnè: Mon sac est parti dans les dedales de l'aeroport, j'espere qu'il ne se perdra pas a Madrid. Pour moi debutent les longues heures d'attente dans un espace-temps sans temporalitè ni spatialitè. Dans mon grand boeing je vais retraverser l'Atlantique et rattraper la course du monde....


L'Argentine ne sera plus jamais pour moi un simple nom sur une carte.
Non, desormais, elle aura le visage de tous ces gens que j'ai rencontré sur ma route, Lilina et Osvaldo qui ont fait mon bapteme argentin, Alfred et sa passion pour le rock, Maximiliano et ses histoires folkloriques, Nati et son rève européen, Emiliano le grand blageur, Noel la rêveuse, Lucas et notre aprem sur le banc de la place de Cordoba, Valeria la vendeuse d'Alfaror, Eric et son exil a Tilcara, Lobo et ses milles et unes histoire....
Elle aura le sourire de Luz et Gaia, des enfants de l'ecole Alfoncito, de Laura et ses copines chanteuses, les yeux malicieux de la tia et madre de gonzalo, et d'Alberto le petit papi de Tilcara.
Elle sera la generosité de groupe los hermanos aragueche tango, Gonzalo, Shelen et toute leur petite famille.
Elle aura le goût des empanadas de la mere Ramos et de celles de Claudio, du maté partagé avec Giovana en haut du Cerro de la Cruz et surtout celui de la tia Meckle, de la torta de Facundo, des pizzas de Buenos Aires degustées avec Damian.
Elle aura le parfum de l'asado, des parillas et des odeurs s'echappant des roulottes a pop corne a chaque coin de rue , la couleur de la terre rouge, verte et violette de Jujuy.
Elle sera le théâtre de Suzchmacher, d'Hernan, de Maxime ; le tango de San Telmo, la chacarera du groupe de Gonzalo, la zampa de Salta, les bombos de froiland et la quena de Nina. Elle dansera comme Juan et René.
Elle sera l'agitation des terminal de bus et des avenues de buenos aires, le silence de la quedraba de Humahuaca, le clapoti des rios.

Elle sera le lieu ou je suis venue affronter peurs et angoisses, ou jai goute au merveilleux parfum de la liberte, ou jai compris qu'on ne venait pas de nulle part et ou j'ai ete rassure de voir que des cultures differentes pouvaient communiquees entre elles et que le monde nest pas devenue uniforme....


Que de moments de joie, de questionnement, d'allegresse, de legerete....
Pendant cinq semaines et demi paradoxalement ce fut comme une perte et une quete identitaire.
Je ne sais pas dans quelle mesure il y aura un avant et un apres Argentine mais en tout cas il y aura eu l'Argentine.


J'ai decouvert avec Zellidja une nouvelle maniere de voyager qui m'a fait rechercher les ressources que j'avais cach'e au plus profond de moi, qui m'a emmene sur des terres inconnues, qui m'a ouvert l'esprit a toute rencontre, des plus faciles au plus difficiles.
Il y a eu des echecs, des instants rates dans ce voyage, mais beaucoup, enormement meme de decouvertes et d'apprentissages...


Maintenant il me faut reussir a ramener mon esprit en France, et essayer de monter quelque chose de correct avec tous mes petits bouts de film....
Je posterai quelques photos, videos et sons en rentrant en France....
Merci d'avoir suivie et partage cette petite aventure ¡


"les passagers du vol pour madrid doivent embarquer...."


Adios Argentina pero nunca podria olvidarte.....

mercredi 17 août 2011

Etape 5 : Salta et retour dans les Andes


A l’heure où jécris je mápprete a quitter Salta pour rejoinder Buenos Aires.

Trop demotions et d’ínstants argentins se melangent dans ma tete et je n’arrive pas a organiser mes pensées, reussir a transcrir par ecrit ce que je vis….il y a toujours un nouvel evenement qui vient s’ajouter à un autre souvenir apportant un nouveau lot de surprises, de questionnement et emotions bousculant le precedent….

Salta la linda fut encore une très belle étape de mon escapade. C’est une ville relativement moyenne, gardée par les montagnes de la pré cordillière des Andes. Arpenter ses rues, admirer les facades des maisons, prendre le soleil sur la place principale en regardant passer les collegiens en uniforme et les niños courir apres les pigeons, sont autant de plaisir qui rendent la ville absolument charmante.
Grace a Diego et Claudio j’ai pu decouvrir la force de la musique et de la danse dans cette región, qui revendique fortement ses origines espagnoles contrairement a la province de Jujuy.  Des peñas touristiques aux lieus où les salteniens aiment se retrouver pour improviser une chacarera ou une zampa, cette semaine fut essentiellement musicale. Mais il y aussi eu la visite d’une ecole de danse folklorique au coeur d’une favelas, les regards et les sourires partagés avec les danseurs de six, sept ans. Sans oublier les douces apres midis à boire du maté, parler de tout et de rien, comprendre un peu mieux la situation politique et sociale du pays et rever de projet entre France et Argentine….
La fatigue physique et morale m’est litteralement tombée dessus à la fin de la semaine. Depuis un mois je vis a 100 à l’heure et le sommeil se fait de plus en plus rare, comme si tout mon corps n’arrivait plus à s’arreter, et la facheuse l’envie d’en vouloir toujours plus…alors quand j’ai appris dimanche que tous mes plans pour aller passer le debut de la semaine à Casabindo (à une heure de la frontière bolivienne) pour la grande fete du 15 aout et les grandes parades de suki, tomberent à l’eau, ce fut un coup dur. La sensation de ne controler plus rien, de ne pas reussir a m’organiser, de plus arriver à poursuivre mon travail d’investigation, et de rater des moments du voyage…alors pour la premiere fois depuis le debut j’ai decide de mettre de cote mes recherches et de retourner a Tilcara pour profiter de l’air andin avant de retourner dans le brouhaha et le bitume de Buenos Aires.
Ce furent deux jours absolument merveilleux au coeur des terres rouges, vertes et violettes et sous le soleil brulant. Une après midi entire avec Lobo, le dueno du village, un vieux cordonnier avec une longue barbe blanche qui connait toutes les legends du pays, le mate en haut des sommets, les parades de bombo pour le resultat des elections, le levee du soleil sur la montagne et la longue balade dans les georges du diable avec Giovana, mon escapade en solitaire jusqu’a une peite ecole perdue dans une quedraba de catus a 3heures de marche du village, le vent, le soleil et le silence des montagnes,  le sourire des enfants, le retour avec eux main dans la main, la derniere soiree au coin du feu…..et c’est déjà l’heure du retour…
Dans un peu plus de vingt heures de bus je vais remettre les pieds a Buenos Aires, là oú tout a commencé. J’apprehende un peu de retrouver le bitume et l’agitation stressante apres ce grand depaysagement, je crois que ca va me faire bizarre de resortir mon guida t et me perdre a nouveau dans les bus…..a suivre ¡

mercredi 10 août 2011

En attendant de vous raconter mes aventures salteniennes, quelques photos des Andes pour rappeler des souvenirs voyageurs et faire rever........


bienvenue au pays des lamas

messe en pleine air, barrio escalinita



suki

el pueblo de Tilcara

laguna


les cactus de la forteresse de Pucara

dimanche 7 août 2011

Etape quatre : Tilcara

Après une dernière soirée merveilleuse avec la famille de Gonzalo et des aux revoirs au terminal de bus très difficiles, j'ai pris la route pour le grand nord argentin.

Les andes me sont apparues avec le soleil comme la récompense de ces semaines de voyage en solitaire. Elles sont enfin là, juste devant moi ces montagnes merveilleuses. Je reste bouche bée face a à la splendeur du paysage.
Une terre rouge striée de verre, violet et jaune, parsemée de grands arbres et d'immenses cactus. Dans le fond de la vallée un rio presque asseché coule entre des amas de pierres blanches. Il n'est pas rare de voir traverser une caravane de lamas où un troupeau de chèvres. Et puis il y a les montagnes, plissées, avec de grands pics qui se referment petit à petit sur vous jusqu'à vous engloutir. Le long de la route serpentueuse de nombreux petits pueblos, des niches avec la vierge marie, des gamins qui sortent de l'école une blouse blanche sur le dos, courant partout en attendant le bus....

Tilcara, où l'etoile filante en quechuya, 2500m d'altitudes, petits villages perchés en haut des montagnes, absolument magnifique,...je comprends tout de suite pourquoi la place du village est remplie de touristes....

Ce fut tres difficile au debut.
Si auparavant je passais un peu inapercue, ici c'est desormais impossible...la population n'est plus du tout la meme qu'auparavant, les peaux sont mates et brunies par le soleil, les cheveux et les yeux noirs. Alors avec ma peau blanche et mes cheveux roux je ne ressemble en rien au type andin, je suis bien une petite européenne, une touriste parmi tant d'autres. Les regards sont plus méfiants ou exasperés. Je crois que les locaux en ont marre d'etre envahis par cette foule de porteños ou europeens qui arrivent en quatre quatre, prennent quelques photos, achetent une flute de pan et s'en vont.
Je retrouve dans ce petit pueblo les questions du voyage qui me tourmentent tant : "qu'est ce que je suis venue chercher ici ? comment partager, échanger une culture avec des personnes qui n'ont jamais quittées leur village, qui ne pourront jamais quitter leur region ?  qu'est ce que je peux leurs apporter moi, petite europeenne au niveau de vie aisét voyageant chaque annee ? n'est ce pas ridicule tout cela, pourquoi je viens embeter ces gens qui vivent tranquilement ?"
Je voudrais leurs expliquer que jaimerais comprendre leur culture, decouvrir la maniere dont ils vivent, pourquoi leur situation n'evolue pas, connaitre leurs histoires...mais je ne peux pas m'empecher de me demander pourquoi ? la sale impression de venir prendre, voler des choses et de ne rien pouvoir apporter en echange....la culpabilité me tombe dessus...et pour la premiere fois de mon voyage je vais dormir à l'hotel (enfin une sorte de bed and breakfast) et n'ose pas aller affronter la différence. Je pense tout le temps à Santiago del Estero, à Gonzalo et Shelen, à Luz et Gaïa. Leur chaleur et curiosité me manquent et je ne peux m'empecher de comparer ce qui se passe ici à ce qui s'est passé làs bas...il m'aura fallu une enorme nuit de sommeil pour arriver à accepter que chaque etape est differente et apporte son lot de coups durs mais aussi de surprises et qu'il faut aller de l'avant, et surmonter l'angoisse de l'inconnu encore un peu plus.


Et finalement malgre les aleas de cette etape (je suis venue expres ce week-end ici pour pour pouvoir assister a la fete de la pachamama et j'apprends que c'est une ceremonie privee, impossible d'y acceder ; mon contact est injoignable...) les choses vont s'arranger d'elles memes.
Gràce à Maria rencontrée par couchsurfing, je decouvre "musica esperanza", un centre culturel où des cours de musiques sont donnés gratuitement pour les enfants, et qui agit pour la protection de la culture locale. Ravek y travaille. Il est sociologue et specialisé dans la musique andine, bref le contact indispensable qui repond a toutes mes questions et me guide dans ma recherche. Il m'informe d'une petite fète patronnale ce week-end où je pourrais ecouter de la musique andine.

Je me rends donc samedi soir dans le quartier escalinita, delaissé des touristes. En bas d'immenses escaliers, se trouve un petit groupe de jeunes jouant de la flute de pan, accompagnée de bombos et tambours. C'est une des musiques traditionnelles du coin,  l ínfluence andine remplace l influence espagnole.
Un grand feu crepite dans un coin et les mamies sont assises tout autours sans se decrocher un mot. Les jeunes filles font des allers retour sjusqu'à leur maison pour aller chercher des grandes cruches remplies de lait chaud avec de l'alcool, qu'elles distribuent à tout le monde. L'ambiance est assez etrange, je me sens toute petite, ne sais pas trop ce que je fais là et n'ose aller parler à personne.

Un petit vieux avec un grand chapeau de cow-boy s'approche de moi, et commence à me baragouiner quelque chose. Je ne comprends absolument rien. Je ne sais pas si c'est parce qu'il n'articule pas ou parce qu'il semble avoir bu trop de vin rouge mais j'ai beau faire des efforts aucun mot ne m'est familier. Il cherche à m'expliquer quelque chose avec ses mains, fait de drole de signes, une danse bizarre. J'ai l'impression qu'il commence à s'enerver et moi je commence à paniquer, je ne sais absolument pas ce qu'il me veut. Heureusement, voyant mon desemparement un autre petit papi à moitié chauve vient à ma rescousse et fait le traducteur. En fait il voulait juste m'expliquer que la peite fète etait en l'honneur d'un saint et que demain il y aurait une grande messe en son hommage: Et ses signes dans tous les sens etaient en realité une question sur mes croyances ! Je me sens un peu honteuse d'avoir tout de suite pensé qu'il me voulait du mal. Meme si c'est dur a reconnaitre et accepter que je crois que j'ai moi aussi au fond de moi un peu peur de cet endroit, il faut que j'arrive à depasser les premieres impressions. L'autre petit papi, Alberto de son petit nom, est absolument adorable. Il aime rencontrer des etrangers et veut toujours donner une bonne image de son pays. Alors il m'invite dans sa maison, ou sa cousine prepare une tarta. Il me parle de son village et de l'amour pour la terre et m'invite à revenir le lendemain.
Ce que je fis bien evidement. J'ai eu le droit d'assister à une grande messe en plein air à l'honneur de ce saint, ici tout le monde connait le pater noster, meme les gamins de cinq ans. Apres il y a eu une immense procession dans la ville avec les meme musiciens que la vielle. Alberto me presente à tout ses amis et en moins de deux je connais tout le quartier ! On installe de grandes tables sur la petite place en bas des escaliers et tout le monde est invité à deguster la soupe, le poulet et des droles de petites patates noires. C'est un grand moment de convivialité mais curieusement les femmes ne se parlent presque pas entre elles. Personne ne s'etonne de ma presence  mais aucune de ces femmes ne me questionnent. J'ai vraiment l'impression que les gens sont beaucoup plus silencieux et introvertis ici.

Les hommes se mettent à jouer à ce que je croyais etre la petanque au debut.En fait il lance un gros bout de moi dans un motte de boue et ils doivent reussir à eclabousser des oranges posées à còté. Les litres de vin coupés au coca s'enchainent, et tout le monde devient completement saouls. Je vois trois papis s'effondrer sur le bord de la route et s'endormir profondement, apparement c'est chose commune.
Le choc culturel est impressionant. La pauvreté est veritablement là et on se saoule à chaque fin de semaine pour oublier ou parce qu'il n'y a peut-ètre que ca à faire...je ne sais plus trop quoi en penser....mème si j'ai passé une super journée.

jeudi 4 août 2011

Mon petit sejour a Santiago del Estero se termine aujourd'hui.....je prends la route pour les Andes ce soir.
Jusque là je crois que ce fut la meilleure etape de mon sejour. Je suis litteralement tombée sous le charme de cette petite ville perdue au coeur de la Monte et qui suit les soubresauts du rio dulce:.L'amour pour la terre èt pour la vie est un sentiment partagé de tous ici.....j'y ai compris que l'on ne peut jamais nier, oublier nos racines et que l'on porte tous au fond de nous un peu de terre de nos origines.
la tia et ses empanadas
 Grace au petit reseau et à l'enthousiasme de Gonzalo, sa famille et ses amis face à mon projet, j'ai pu rencontrer Juan Saaveda, le danseur de folklore le plus reputé de la région. C'est un vieux monsieur, à la peau brunie et plissé, au regard petillant et aux longs cheveux blancs grisés. Il a une voix seche, abimee par le temps. Un instant j'ai eu le sentiment d'avoir le pere fouras en face de moi ! Sans meme me connaitre, il a passé une apres midi à me livrer les secrets des danses folkloriques, leurs legendes, l'histoire de leurs origines. Sa fille Luz degage la meme chaleur et sympatie que son pere. C'est une fille magnifique aux longs cheveux noirs vifs et avec un sourire qui vous met tout de suite à l'aise. Elle m'emmée decouvrir tout Santiago del Estero et appris a préparer le maté et m'a invité à une fète folklorique pour voir son pere danser. J'etais assez impressionee par la demonstration: Il y a tout d'abord la chacarera danse tres rapide entre un homme et une femme, puis la zampa danse plus lente toujours entre un homme et une femme et l'homme doit seduire et apprivoiser la femme avec un foulard un peu à la maniere d'un torrador. Puis c'est le clou du specatcle : Juan, son fils et sa femme commence a frapper leur bombo (percussion traditionnelle en peau de chevre) de plus en plus vite tandis que Jesus (le fils de Juan) effectue des jeux de jambes et figures impresionnantes....

rio dulce
Et puis il ya aussi toute la famille de Gonzalo qui m'a veritablemt adoptée. Je passe des heures a boire du maté avec les mamies, à jouer avec Maxi le petit diable agité de deux ans et a me balader le long des rives du rio avec Shelen.....Je voudrai les emmener tous dans ma valise au retour pour leur faire decouvrir la France et leur offrir le meme moment d'humanité et de chaleur qu'ils m'ont offerts.....


asado


Shelen, Gonzalo et Maxi

mardi 2 août 2011

Etape trois : Santiago del Estero

Le voyage en solitaire ouvre la porte à une suite d'inattendus et de rencontres hasardeuses qui font la fortune du voyageur....

Santiago del Estero etait pour moi un nom absolument inconnu avant d'arriver en Argentine, absent de mon itinéraire previsionnel. C'est Maximiliano, un danseur rencontré a Buenos Aires qui m'a conseillé d'y aller. Et je crois qu'une fois de plus la chance m'a sourit....

Arrivée dans la nuit de samedi, apres une longue journée d'attente dans le froid du terminal de bus de cordoba (les aleas du voyage....), je me suis tout de suite sentie à mon aise dans cette ville, perdue au coeur de l'Argentine. Les gens sont extrement chaleureux, tout le monde se connait et fais tout pour vous aider....

Santiago del Estreno est la premiere ville fondée apres la conquista espagnole. Les racines culturelles du pays prennent naissance ici et ca se sent : c'est une ville qui a du caractere, une force impressionante et qui a su garder de nombreuses traditions.
La pauvreté est très présente et pourtant ce n'est pas la meme qu'a buenos aires, on ne trouve plus un nombre incalculable de petits peruviens vendant des chaussettes dans le metro. La regle d'or ici semble etre la demerde, le bricolage, l'entraide et surtout un sourire permanent sur le visage....
Je suis donc au coeur de l'Argentine interieure. La secheresse (ete a plus de qurente cinq degre) se lit a chauqe coin de rue et sur le visage plisse des velles femmes, je suis charmee par cette ambiance lunaire...

Gonzalo et sa femme m'ont invité a un immense asado (le barbeuc argentin, une grande tradition) avec toute leur famille. J'arrive dans leur petite maison et me sens toute de suite adoptee par tout ce petit monde.Dans la cuisine la mère de Gonzalo et sa tante s'activent pour preparere une quantitee astonomique d'empanadas. Le temps se lit dans leur visage mais elles ont gardé leur lueur de malice de jeunes filles. Dehors les hommes preparent le feu pour l'asado a l'abri de la pluie. Et pendant ce temps la jeunesse prends l'apero dans le salon. L'ambiance est à la franche rigolade, tout le monde pose sa petite question sur la France : "il y a un disney ? "comment se dit mon prenom en France ? Vous mangez beaucoup de viande ? " ca me fait rire car de rencontre en rencontre il ya toujours des choses qui reviennent mais j'apprecie beaucoup leur curiosite on est dans une veritable situation d'echange.
J'ai degusté une viande tendre et divine et goute au mochilla (je crois que ce sont des sortes de tripes mais je n'ai pas vraiment tout compris...) accompagné de petits pains grillés sur le feu.
Apres le repas Gonzalo a fait venir son groupe de musiaue et ils ont joué  tout l'apres midi, juste afin que je puisse enregistrer et filmer du folklore de santiago del estreno. Ils etaient honorés de representer la culture de la region et moi j'etais enchantee. L'apres midi s'est donc deroulé au rythme des chacarera et des zampa, le mate circulant toujours entre les mains. J'avais l'impression d'etre dans le cocon chaleureux des apres midi d'hiver langoureuse a regarder le feu crepiter dans la cheminee.... alors quand Shelen (la femme de Gonzalo) m'a proposé de rester quelques jours chez eux je me suis dit que ma bonne etoile etait veritablement avec moi....

Et c'est dans ce genre de moment que je me dis que toute l'humanite n'est pas devenu un immense iceberg...tout n'est pas perdu, l'echange entre les cultures meme s'il est parfois difficile (oui il y a certaines choses qui choquent mon regard de petite europenne, mais il faut apprendre a depasser ses a priori) est possible et restera je pense la meilleure facon de ne pas tomber dans des derives extremistes.....
C'est surement tres naif tout ce que je viens de dire mais ce moment restera a jamais grave quelque part au fond de moi et ca n'a donne une sacree force pour poursuivre mon voyage....









mercredi 27 juillet 2011

Au fil des jours

Etre a Cordoba apres Buenos Aires c'est comme recommencer mon voyage..... il y a eu l'emotion en jetant mon sac au fond du bus, les douces heures de trajet a se laisser bercer par le spectacle de la nuit, les premiers regards sur Cordoba. Mais aussi le retour des arrets de bus loupés, des demis tours dans les rues a la recherche du bon croisement, la sensation d'etre un extra terrestre au milieu de tous ces argentins qui savent ou ils vont et se connaissent. J'avais beaucoup de contacts a Buenos Aires avant d'arriver et l'intensité du groupe couch surfing m'a beaucoup aidé dans mes recherches. Ici c'est plus difficile je n'avais rien prevue et je dois depasser ma timidité première mais cela fait partie de l'aventure, je pense que cela en fait meme sa beaute. Il faut à chaque nouvelle rencontre reussir à crer le lien de complicité, ne pas se crisper face a la froideur ou l'élan un peu trop chaleureux, trouver le juste equilibre.....

Je loge chez les Ramos, une famille nombreuse, vivant tres modestement mais au coeur grand ! Le père est un peu brut renfermé sur lui meme. La mère est souvent triste et fatiguée mais me prend souvent sous son ail. Emiliano est plein d'energie et je dois tout lui traduire en francais. Noel (la soeur d'Emiliano) vient discuter avec moi tous les soirs, elle aime beaucoup rencontrer les gens et connaitre leurs histoires. Et puis il y a Loreta petite fille aveugle de 10 qui a été receuillie par cette famille il ya plus d'un an. Elle veut devenir avocate, adore la musique (je lui ai appris a souffler dans me flute) et à developper un sens du toucher impressionnant. Il y a encore d'autres freres et soeurs mais je crois qu'ils vivent a Ushuia.
En vivant avec eux je me rends compte combien notre niveau de vie est different. J'ai l'impression que l'Argentine va mal mais qu'elle fait tout pour masquer cela....ca me laisse souvent perplexe, d'autant plus qu'il y a de nombreuses choses qui m'echappent à cause de la langue....pas facile cette position d'etrangere.

J'ai retrouve la chaleur et un rythme de vie beaucoup plus calme qu'à la capitale. La ville est très charmante. L'influence espagnol y est tres forte, les maisons sont basses colorées, il ya une multitude de petites places avec fontaine centrale, statues, vegetation, rappelant celles de Barcelone, Valence, Madrid.
Ville etudiante,la culture y est tres importante, d'autant plus qu'elle constitue un carrefour entre le nord ouest argentin (les andes majoritairement) et les provinces centrales (la pampa par exemple).

Apres deux jours à marcher dans le centre, discuter toute une apres midi entiere au soleil avec un sdf (le genre de rencontre inatendue et magique), rencontrer un comedien de la cochera (tres bon theatre independant de cordoba), apprendre à faire des empanadas, j'ai ressenti le besoin de m'echapper un peu dans les montagnes aux alentours, et de retrouver de l'energie positive.
Au terme d'une demi heure de bus les montagnes me sont soudainement apparues, comme des mères protegant le bassin de Cordoba. La longue route sinueuse m'a menée a la Cumbre, petit pueblo situé entre les sommets et les km de pampa. Je suis venue par hasard dans ce village, en montant dans le premier bus qui passait, avec l'intention de rencontrer des tits vieux guitarristes, Je crois qu'au fond de moi j'avais juste besoin de respirer l'air montagnard et marcher une apres midi entiere dans ces terres en arretant de penser. La terre est aride, les ruisseaux sont asseches, tous crient a la soif, C'est un paysage desertique qui s'offre a moi, je suis en exil.
Les montagnes m'ont prise dans leurs bras sans rien dire et je me suis abandonnée a la contemplation des longues étendues de terre.
Sur le chemin du retour je ressens revenir en moi le desir de voyage et d'aventure, meme s'il encore un peu fragile il est la quelque part et bat de nouveau.