mercredi 27 juillet 2011

Au fil des jours

Etre a Cordoba apres Buenos Aires c'est comme recommencer mon voyage..... il y a eu l'emotion en jetant mon sac au fond du bus, les douces heures de trajet a se laisser bercer par le spectacle de la nuit, les premiers regards sur Cordoba. Mais aussi le retour des arrets de bus loupés, des demis tours dans les rues a la recherche du bon croisement, la sensation d'etre un extra terrestre au milieu de tous ces argentins qui savent ou ils vont et se connaissent. J'avais beaucoup de contacts a Buenos Aires avant d'arriver et l'intensité du groupe couch surfing m'a beaucoup aidé dans mes recherches. Ici c'est plus difficile je n'avais rien prevue et je dois depasser ma timidité première mais cela fait partie de l'aventure, je pense que cela en fait meme sa beaute. Il faut à chaque nouvelle rencontre reussir à crer le lien de complicité, ne pas se crisper face a la froideur ou l'élan un peu trop chaleureux, trouver le juste equilibre.....

Je loge chez les Ramos, une famille nombreuse, vivant tres modestement mais au coeur grand ! Le père est un peu brut renfermé sur lui meme. La mère est souvent triste et fatiguée mais me prend souvent sous son ail. Emiliano est plein d'energie et je dois tout lui traduire en francais. Noel (la soeur d'Emiliano) vient discuter avec moi tous les soirs, elle aime beaucoup rencontrer les gens et connaitre leurs histoires. Et puis il y a Loreta petite fille aveugle de 10 qui a été receuillie par cette famille il ya plus d'un an. Elle veut devenir avocate, adore la musique (je lui ai appris a souffler dans me flute) et à developper un sens du toucher impressionnant. Il y a encore d'autres freres et soeurs mais je crois qu'ils vivent a Ushuia.
En vivant avec eux je me rends compte combien notre niveau de vie est different. J'ai l'impression que l'Argentine va mal mais qu'elle fait tout pour masquer cela....ca me laisse souvent perplexe, d'autant plus qu'il y a de nombreuses choses qui m'echappent à cause de la langue....pas facile cette position d'etrangere.

J'ai retrouve la chaleur et un rythme de vie beaucoup plus calme qu'à la capitale. La ville est très charmante. L'influence espagnol y est tres forte, les maisons sont basses colorées, il ya une multitude de petites places avec fontaine centrale, statues, vegetation, rappelant celles de Barcelone, Valence, Madrid.
Ville etudiante,la culture y est tres importante, d'autant plus qu'elle constitue un carrefour entre le nord ouest argentin (les andes majoritairement) et les provinces centrales (la pampa par exemple).

Apres deux jours à marcher dans le centre, discuter toute une apres midi entiere au soleil avec un sdf (le genre de rencontre inatendue et magique), rencontrer un comedien de la cochera (tres bon theatre independant de cordoba), apprendre à faire des empanadas, j'ai ressenti le besoin de m'echapper un peu dans les montagnes aux alentours, et de retrouver de l'energie positive.
Au terme d'une demi heure de bus les montagnes me sont soudainement apparues, comme des mères protegant le bassin de Cordoba. La longue route sinueuse m'a menée a la Cumbre, petit pueblo situé entre les sommets et les km de pampa. Je suis venue par hasard dans ce village, en montant dans le premier bus qui passait, avec l'intention de rencontrer des tits vieux guitarristes, Je crois qu'au fond de moi j'avais juste besoin de respirer l'air montagnard et marcher une apres midi entiere dans ces terres en arretant de penser. La terre est aride, les ruisseaux sont asseches, tous crient a la soif, C'est un paysage desertique qui s'offre a moi, je suis en exil.
Les montagnes m'ont prise dans leurs bras sans rien dire et je me suis abandonnée a la contemplation des longues étendues de terre.
Sur le chemin du retour je ressens revenir en moi le desir de voyage et d'aventure, meme s'il encore un peu fragile il est la quelque part et bat de nouveau.

dimanche 24 juillet 2011

Etape deux : Cordoba

J'ai quitte hier soir la ville des porteños pour Cordoba, la deuxieme grande ville du pays situee dans les terres. .

Malgre quelques petits bobos intestinaux (ah le grand mal du voyageur, impossible d'y echapper), les derniers jours a Buenos Aires furent tres agreables. Beaucoup de balade dans la ville avec Natalia (la couch surfeuse qui m'heberge) et Damian (qui est lui aussi herberge par Nati), concert de folklor-cumbia-electro, rencontres cosmopolites dans un bar, et visite de l'espace Timbre 4, grand lieu du theatre independant dirige par Tolcachir.

C'est avec une petite pointe d'emotion que je quitte Buenos Aires, haut de lieu de perdition et de contrastes.
Les bus argentins sont ultra confortables, on se croirait presque dans son lit. Je ne voit pas le voyage passe et arrive a Cordoba aux aurores. Emiliano me recupere au terminal de bus, je vais vivre dans sa grande famille quelques jours.

jeudi 21 juillet 2011

¡ Au rythme du tango !

Qui dit Buenos Aires pense tango ! Nous arrivons tous avec cette image en tête d'une ville rythmee au son des bandoneons et couple de danseurs.....

Certains porteños disent que le tango est aujoud'hui  obsolete ou une activite lucrative pour touristiques. Il y a certes une petite part de verite dans ces propos cependant de mes differentes decouvertes je men fais une autre idee. Il suffit de regarder une jeune femme danser au coeur du marche de San Telmo, d'ecouter des groupes de jeunes musiciens, d'aller a une milonga pour se rendre compte que le tango fait encore partie integrante de la vie des porteños et pas seulement que des vieux !

J'ai rencontre le grouppe "los hermanos argueche tango", un quatuor de guitare accompagne d'un chanteur. Ils m'ont tres chalereusement ouvert leur porte pendant une de leur repetition  ! Ils jouent du tango et du folklor, se considerent plus comme des interprets que comme des compositeurs: Mais qu'est ce qu'ils jouent bien ! Pour eux le tango a Buenso Aires est encore important même s'il a perdu la vitalite des annes trente.



Le lieu phare du tango est la milonga. Elles sont nombreuses dans la ville, même si certaines sont effectivement entierement tournees vers le commerce touristique.
J'ai eu la chance de pouvoir aller dans l'une d'entre elles et de pouvoir faire mes premiers pas sous les regards d'un ami et d'un papi argentin expert en la matiere que j'ai rendu heureux en chantant non rien de rien de Piaf (on a tous nos cliches.....): Apres le cours de tango qui attirent plus de touristes, place au veritable spectacle....
Le grouppe Alfronte compose de quatre bandoneons, trois violons, un piano, une contrebasse et un chanteur s'installent sur scenes pour un concert endiable. Ils entament les premieres notes de libertango sous les fumigenes et mon corps tout entier frissonne deja. Les jours de bandoneonistes sont dechaines, jouent avec tout le coeur et frappent leur bandoneon sur leur cuisse pour marquer les temps: les mains du pianistes martelent le piano puis sont en suspension en l'air a la fois en tension et de maniere tres maitrisee. C'est absolument magnifique, on en peut pas rester insensible a cette musique tellement elle vous prends aux trippes!
Et pendant ce temps sur la piste, les couples de danseurs se font et se defont. Les femmes plantees sur leurs talons aiguilles, les yeux fermes, suivant le corps de leur partenaire, semblent completement enivrees. Leurs janbes effectuent des cercles au sol, s'enroulent autours de celles de l'homme dans une grâce infime... Les hommes les soutiennent par l'omoplate, les font tourner lentement, les accompagnent dans leur ivresse...il se degage une telle tension de ces duos qu'on ne peut decoller ses yeux de la piste.......
Et ces couples qui evoluent sur la piste ne sont en rien des touristes, mais des porteños de tout âge qui sortent danser le tango une a trois fois par semaine pour le plaisir de ce moment de "comprasista" !

mardi 19 juillet 2011

Voila maintenant quatre jours que je foule les paves de la ville des porteños, que je m'impregne des milliers d'histoires contenues dans chaque calle....

Buenos Aires est une ville qui me laisse perplexe de part ses multiples paradoxes. Il y a des moments ou arpenter ses rues me procure une immense joie, d'autres ou je voudrai monter dans le premier bus pour la quitter...

Recit des premieres impressions.

Buenos Aires est une ville immense, construite selon un modele colonial c'est a dire des rues perpendiculaires et paralleles uniquement. Il y a des immenses avenues un peu type a l'americaine avec des pubs un peu megalo il faut le dire ! Dans tout ce monde la j'ai du mal a prendre mes reperes, et je suis perdue la plupart du temps (j'ai battu le record de bus pris en une heure avant de trouver le bon je crois). Et oui pour ceux qui trouvent que les transports a Paris sont compliques mieux vaut ne pas mettre les pieds ici. En plus des lignes de metro il y a plus de cent bus qui circulent dans la ville nuit et jour, se promener sans son guida-t est alors impensable !

Son caractere completement disparate me seduit par contre completement. Le plan d'urbanisme ne semble pas exister ici, on a l'impression que les elements ont ete poses les uns apres les autres sans reflechir: Maisons coloniales cotoyent pub americaines, hlm et garage de voitures !

Au niveau des mentalites : nationalisme impressionant mais en meme temps on a l'impression que pour les porteños Buenos Aires = Argentine. Les argentins haient le Chili et les Chiliens, et ils sont 2racistes2 envers les chinois (ici les epiceries ne sont pas tenues par des arabes mais des chinois).
Cette ville donne aussi l'impression que les argentins font tout pour cacher la misere. Ils ont du mal a reconnaitre que le systeme ne fonctionne pas actuellement.
Sinon la féte est un mode de vie ici. A deux heures/trois heures du mat les bars sont archis pleins ! Et puis il y a les empanadas, le dulce leche et le mate !!


Aujourd'hui je suis allee me balader a San Telmo (ou on trouve de tres belles maisons avec des facades tres travaillees), le repere des touristes et du tango, quelques images




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jeudi 14 juillet 2011

¡ Estoy a Buenos Aires !

Jeudi 14 juillet, 5h30 (heure locale) sous les applaudissements des voyageurs enflammes notre boeing se pose sur le sol argentin....ca y est j'ai les pieds en Argentine ! Je ne peux m'empecher de retenir une vague d'emotion. Apres la douleureuse sensation de dechirure qui m'anima pendant tout le voyage, je ressens enfin cette explosion de joie tant attendue. Mes poumons se gonflent de l'air matinal argentin, mes yeux s'ecarquillent  et tous mes sens sont a l'affut de ce flot de nouveaute. Le jour se leve doucement et Buenos Aires m'offre son premier visage....

Je fais connaissance avec la gare routiere qui meme tot le matin est fortement animee. Les vendeurs de viennoiserie, cafe, brochette et  les cireurs de chaussures se disputent le trottoir, au son d'airs de tango, musiques ultra modernes, chansons de variete. Un joyeux bordel !
Acheter un ticket et trouver la bonne ligne de train urbain se revele ètre une tache un peu complex quand on debarque...je finis par comprendre qu'il y a eu un accident sur la ligne de train que je dois prendre et qu'il faut attendre...tiens ca me rappelle vaguement le rer b !!

Pour ma premiere nuit argentine, je loge a San Fernando chez Liliana et Olvado. Son fils et sa petite fille jouent aux guides touristiaues toute l'apres midi . balade vers Tigre et longues discussions sur l'argentine, son systeme politique son histoire. Mon cerveau carbure a 200 km/h pour essayer de comprendre, je m'accroche tant bien que mal, ca devient meme un jeu entre nous.
J'ai le droit a mon bapteme argentin : mate et dulce leche + apprentissage d'une expression locale "me rompa la pelota"...l'aventure peut commencer !!

mardi 12 juillet 2011

J-quelques heures

Voilà, mon sac est bouclé, pesé, posé en bas de l'escalier. La course des derniers préparatifs est finie, il ne reste qu'à partir et faire le vide pour se préparer à accueillir un flot d'images, sensations, odeurs et sonorités inconnues...


L'heure du grand saut approche.
Je suis comme un comédien attendant derrière le rideau son entrée en scène....mélange de peur et d'excitation.
Ce voyage je l'attendais depuis dix mois et maintenant qu'il me tend les bras je ne sais plus si je suis prête....


Mais bon, allez allez trêve de plaisenterie, dans la vie il faut se jeter à l'eau (dixit proverbe des maître nageurs), j'ai fais le choix de ne pas prendre de bouée de sauvetage, il va falloir assumer et tout va bien se passer !


Argentina me voilà !! (enfin aterrissage prévu seulement jeudi à 5h30)


En attendant bonnes vacances, stages, boulot, flanerie et cie à vous ! Je ferai tout pour revenir vivante, avec mes deux reins, et surtout pleine de cinq intenses semaines argentines...

dimanche 10 juillet 2011

Pensée poétique à trois jours du départ

"Un jour,
Un jour, bientôt peut-être,
Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements "de fil en aiguille".
Vidé de l'abscès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier."

Extrait du poème "Clown" de Michaux